des noms de couleurs plein d'inspiration |
La Maison du Pastel - Paris 3ème |
Chaque couleur est déclinée en 9 nuances |
La vie d'Isabelle Roché est intimement liée à ces petits bâtonnets de couleurs dont l'intensité et les propriétés d'adhésion au support en font des pigments recherchés par les pastellistes. Ce sont ces petits bâtonnets qui ont décidé de sa vie en 1999, dans ce village à 60 km de Paris, où se trouve l'atelier de fabrication ; ceux-là même qui lui ont fait découvrir ce travail manuel qui consiste à malaxer, mélanger les pigments avec une charge et un liant pour obtenir cette texture qu'il faudra presser pour en extraire l'excédent d'eau afin d'atteindre l'exacte densité qui sera ensuite déclinée en 9 nuances. La pâte obtenue sera alors disséquée en petites boules, pesées, roulées et aplaties à la main pour réaliser ces dizaines de bâtonnets serrés les uns contre les autres avant qu'un massicot ne vienne en égaliser les extrémités. Reste à apposer les trois lettres "ROC" sur chaque bâtonnet avant de les déposer sur des clayettes pour l'ultime étape du séchage que l'on confiera aux aléas du temps.
Une fois secs, chaque pastel recevra une délicate bague de papier fin et prendra place dans une boîte en chêne marquée du sceau de la maison : un étonnant griffon, une gerbe de blé et les initiales HR du nom du fondateur de cette maison tri-centenaire : Henri Roché.
Ce sont ces pastels qui ont mis sur son chemin Margaret Zayer, une artiste américaine passionnée de couleurs qui l'a rejointe dans cette aventure et avec qui elle assure aujourd'hui la continuité de cette vieille maison avec la sérénité de ceux qui savent qu'ils ont fait le bon choix.
Ces pastels sont fascinants comme l'est l'histoire de cette vieille enseigne de la rue Rambuteau, où je découvre émerveillée un empilement de boîtes portant à l'encre de chine les noms des couleurs qu'elles renferment : rose Chambord, vert tempête, violet de mars.....
Quels seront les noms que ces deux aventurières de la couleur donneront aux nuances qu'elles formuleront, aux teintes demandés par des artistes en quête d'un ton précis ? Arriveront-elles à reconstituer une collection de 1650 nuances, comme celle élaborée par Henri Roché en 1906 ? Peu importe. L'essentiel était d'assurer la continuité d'une histoire familiale initiée au 18ème siècle et qui nous parvient aujourd'hui à travers une lumineuse palette de pigments prêts à s'écraser et à libérer leur poudre sur le papier du pastelliste.
Si la visite de cet endroit hors du temps vous intéresse, des dates sont proposées sur le site de la Seine Saint Denis.
Un très bel article est paru dans le numéro 1 de l'Instant Parisien avec des photos de l'atelier de fabrication
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