Quelques jours à l'Ouest (2)

Et puis la Merveille.... A 9 heures du matin nous sommes dans la grande rue, à l'heure où les boutiques s'apprêtent à lever le rideau sur des centaines d'objets probablement fabriqués en Chine et qui feront  le voyage retour dans quelque valise de touristes asiatiques. Je redoutai précisément cet endroit comme on peut craindre la place du Tertre, St Marc,....  Mais nous sommes seuls à gravir cette rue, à traverser le petit cimetière, à découvrir la baie entre les toits d'ardoise. Seuls dans le cloître.  Comme l'écrit Victor Hugo, " il faudrait entasser les superlatifs d’admiration comme les hommes ont entassé les édifices sur les rochers et comme la nature a entassé les rochers sur les édifices". Quel désir impétueux, fou, incroyable a pu pousser les hommes à extraire des tonnes de granit des Iles Chausey pour les élever sur un caillou au milieu de la baie ?

Le mont Saint Michel vu de la pointe du Grouin

L'archange et le printemps

 A 14 heures,  les pieds dans la vase, nous cheminons en direction de Tombelaine pour une traversée qui allait s'avérer passionnante. Les goélands n'occupant pas encore le rocher, nous pouvons l'escalader sans encombre et profiter de la vue à 360° sur la baie et le Mont Saint Michel. On ne sait si on est au ciel ou sur terre, entre les deux assurément, le spectacle est aérien et somptueux. Le gracieux tracé des cours d'eaux saisit notre regard, un vol d'oies nous pose sur un banc de sable, seule l'annonce de marée remontante nous fera redescendre sur terre.

Vue de Tombelaine sur La baie

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Et pour finir cette évocation d'Henry de Monterlant dans  "Par monts et par lettres " :
- « Ici, tout se ligue pour nous ravir et pour nous en imposer : c'est grâce et magnificence, force et subtilité, ampleur et sveltesse. L'on ne sait si l'art a choisi ce lieu de la nature pour son apothéose, ou si la Nature s'est plu, tentée par la magnificence de l'art, à se parer ici de ses plus grands charmes. Chaque pierre a son passé, chaque pierre crie le génie de l'artisan qui l'a sculptée. Comme la mer rythme bien la voix des siècles ! »